Face à la répression policière et administrative: Un collectif d'habitant-es pour soutenir le Mokolo

Depuis plus de deux ans, la gérante du restaurant africain, le Mokolo affronte un harcèlement policier et administratif hors normes. A tel point que l’on se demande si la ville de Chambéry ne souhaiterait pas voir l’établissement fermer.
Il y a un mois, elle s’est confiée à la caméra de TV net citoyenne (1) . Depuis un collectif de chambérien-ne s’est organisé pour lui venir en aide.

Harcèlement policier et administratif 
 
    Le Mokolo, c’est un restaurant au coeur du faubourg Montméllian. Sa fondatrice l’a pensé comme un lieu d’accueil pour les africains qui n’avaient pas de lieu de rencontre à Chambéry.  Comme pour beaucoup de commerce populaire, les contrôles policiers sont plus que fréquents. Mais la situation s’est progressivement dégradée. Premier coup dur : les travaux « d’embellissement » (2) du faubourg. Du jour au lendemain, Valérie a découvert des échafaudages devant son restaurant. Sans avoir été consultée, elle va juste subir les semaines de travaux sans pour pouvoir ouvrir sa terrasse et que ses client-es puissent accéder aux locaux. 
    Au fil des contrôles arbitraires elle apprend que son établissement n’est pas en règle sur certaines choses. On lui apprend de façon arbitraire :  le Mokolo ne peut avoir de terrasse (les lois ont changées, il n’est plus en règle), ni vendre d’alcool sans que les gens mangent, alors que ca ne posait aucuns problèmedepuis des années. L’établissement est aussi victime de fermeture administrative parce qu’il serait trop bruyant.
    Elle tente de se mettre en règle et de dialoguer.  La mairie lui refusera ces demandes, pas de terrasse parce que la cuisine serait insalubre (en fait elle n’est pas 100% au norme, et les travaux de mise aux normes sont en cours) et pas de licence 3 pour les bières parce que le restaurant est trop proche du collège Jules Ferry. 
Suite à son intervention dans les médias au sujet de sa situation catastrophique, la police reviendra la voir et lui apprendra qu’elle ne peut pas non plus laisser son panneau de menu dans la rue...
 
La ville veut-elle faire disparaitre les noir-es, les arabes et les pauvres ?  
 
    Cette répression particulièrement intense à l’encontre d’un restaurant africain a une motivation très claire : les notables de Chambéry ne veulent plus voir d’africain-s dans les rues. Depuis plusieurs années déjà, on voit notre ville changer. On y fait la chasse aux pauvres et aux zonards : installation de dispositif anti sdf, suppression des bancs  publics, renforcement des dispositifs de surveillance et de répression…  
La gentrification progresse dans les faubourgs. Les contrôles de police y sont de plus en plus fréquents et les logements, aux loyers exorbitants, sont pour la plupart insalubres. On aimerait que l’entre soi bourgeois et blanc du centre ville s’étende dans les quartier populaires
    Au faubourg, devant le Mokolo, une nouvelle étape de l’aseptisation de la ville à été franchie. La mairie a remplacé un parking où de nombreuse personne se retrouvait pour trainer, discuter, boire des bières… par une place sans ombre ni endroit confortable où s’asseoir. 
    Il semblerait donc qu’un restaurant africain n’ait pas sa place dans la nouvelle ville que nous propose Thierry. Pourtant cela le gênait moins quand les client-es du Mokolo consommaient coincé-es entre des poubelles et un parking. Cela ne le gène pas non plus quand il soutient fièrement "la diversité culturelle" via le festival Lafibala, duquel le Mokolo a été exclu cette année. Peut être, notre maire ne voit- il les africain-es que comme des attractions culturelles qui lui permettent de donner un belle image à son pathétique mandat municipal ? 
 
Une mobilisation spontanée 
 
    Suite au reportage de Tv net, un groupe de chambérien-es ont décidé de venir en aide à Valérie. Iels ont organisé un rassemblement le 18 juillet pour protester contre l’absence de terrasse, en consommant leur repas assis par terre sur la toute nouvelle place vide. Une cinquantaine de personne ont répondu présentes. La soirée s’est déroulée dans la bonne humeur et la joie. Les militant-es présent-es ont fait signer un pétition au passant-es et aux client-es toute la soirée devant le resto. 
 
 
Les mobilisé-es souhaitent que le Mokolo continue d’exister en paix, que le harcèlement policier cesse, que le faubourg reste un quartier populaire où les cultures se rencontrent. Iels souhaitent également rappeler qu’il n’y pas de fatalité face au racisme d’état, à la fascisation de la société et au tout réppressif. "Nous devons nous mobiliser maintenant pour protéger celleux qui sont les premières victimes de la répression des classes populaires.
 
La mobilisation continuera tant que les besoins du Mokolo ne seront pas obtenus : 
 
  • Retour de la terrasse dans la rue 
  • Retour du panneau de menu dans la rue
  • Accord d’une dérogation par la mairie pour la licence 3
 
Une prochaine action aura lieu le samedi 16 d’aout, à partir de 18h. (3)  (ça sera l'occasion du boire un bissap chez Valérie après la manif Palestine) 
 
 
(1) Reportage du 1 juillet 2025 :  https://www.youtube.com/watch?v=2LHXVJnoRoY&t=2s 
 
 


Publié le : 12 août 2025 21:11
Chambéry Libertaire